Chronologie

 

Le dispensaire est lancé.

RAPPEL DES PHASES :

Du 26.01.2011  au 07.02.2011
Repérage terrains, choix du terrain constructible dans le quartier de la Saline.

Du 03.04.2011 au 13.04.2011 :
Signature de l’acte d’achat chez maitre HOCHE Notaire à JACMEL.

Avril et mai :            Préparation des structures et plans.

Juin :                       Dépôt d’une demande  officielle d’un permis de construire un dispensaire en mairie de JACMEL.

19 Juillet 2011 :       Acceptation du permis de construire signé par le maire de JACMEL.

20 Juillet 2011 :       Les travaux  ont commencé.

Ce projet mené  par AAIP, PHN, PICA avec les soutiens de ses partenaires : Association des Maires de la Drôme, Fondation Mérieux, Association KAYITI, PATRIARCHE&CO , ESF est particulièrement demandé et appuyé par l’ensemble de la population durement touchée par le séisme du 12 janvier 2010.

Notre  prochain challenge après la construction sera la mise en œuvre du fonctionnement de ce dispensaire en assurant la formation et le paiement des personnels de santé haïtiens pendant un an.

Je vous en reparlerai en septembre.

BILAN MISSION A JACMEL DU 3 AVRIL AU 12 AVRIL 2011.

La mission a été effectuée par Claude Lett, président d’Aides Actions Internationales Pompiers accompagné par Nadia Georges médecin de Pompier International des Côtes d’Armor. A noter que Nadia a financé son billet d’avion.

Ce binôme représentait également l’association des Pompiers Humanitaires de Normandie, partie prenante dans le projet de construction d’un dispensaire sur la commune de Jacmel.

La mission avait pour but principal :

Le lancement de la construction du dispensaire,

Et en but complémentaire :

Assurer des consultations médicales dans des orphelinats de Jacmel et de Port-au-Prince.

I. LE DISPENSAIRE

Signature de l’acte de vente du terrain :

 La signature de l’acte définitif de vente du terrain de 876 m² situé dans le quartier des Salines a été effectuée en présence du clerc de notaire, du vendeur et de son mandataire et des représentants des deux associations. Elle a abouti à la remise d’un certificat d’arpentage, faisant office d’acte de propriété et permettant le début des travaux, sous réserve de la remise au notaire d’un certificat de « contre-arpentage » à charge de l’acheteur, permettant à son tour l’enregistrement officiel des documents à la chambre des notaires.

 Les démarches de « contre-arpentage » ont depuis le 15 avril 2011 été effectuées par le délégué des trois associations sur place (Maxito) et par le clerc de notaire.

 Il a été décidé de clôturer le terrain dès que possible.

 La parcelle a été acquise pour la somme de 12630.01 euros, auquel s’ajoutent les frais de notaire et taxes d’un montant de 2476.80 euros.

Construction du dispensaire :

Nous avons rencontré deux firmes :

La première l’association CROSE qui travaille avec les jeunes haïtiens, dans le but de leur donner un avenir,

La seconde est une firme de construction de boss « artisan » privé.

Claude demande à CROSE de nous fournir des explications sur leur devis initial d’une valeur de 56000 € soit 2 800 000 gourdes. L’explication est un peu évasive de la part de l’ingénieur et du responsable de CROSE, Claude précise que nous ne sommes pas là pour voler les haïtiens, mais pas là non plus pour se faire plumer comme des dindons.

Rencontre avec Raphaël Oxygène JEAN-BAPTISTE qui est Ingénieur Civil Directeur Technique D’AGHETIP firme de boss sur Jacmel et Port au Prince, après une visite sur le terrain et présentation du plan celui-ci nous demande deux jours pour nous transmettre un devis.

Béton armé $ us 1000 / m2. Béton armé et toiture en tôles $ us 800. Béton et bois (Mixte)

$ Us 600 / m2, pour mémoire le bâtiment fait environ 90 m2.

Nous récupérons François Couder de l’association Kayiti et Michel Rivoire de la fondation Mérieux à l’aéroport de Jacmel, avec qui nous sommes en contact depuis quelques mois, le mardi vers 14 h 15, nous allons directement voir deux maisons en ossatures bois montées par une fondation norvégienne, dont nous avons fait la connaissance en février.

Ensuite direction de CROSE avec eux. Kayiti est partenaire de cette structure, la présence de Michel et François détend complètement l’atmosphère, une présentation du projet non encore définitif avec de nouveaux plans du cabinet d’architecte Patriarche & CO est faite par Michel. CROSE attend le chiffrage effectué par Michel à Port au Prince et le retour de François dans la semaine sur Jacmel pour nous donner un devis définitif.

Esquisse du projet :

Bâtiment en trois branches

a) Enfants

b) Adultes

c) Techniques et Repos

Nous nous rendons sur le terrain de la Saline, Michel le parcourt de long en large pour définir le meilleur emplacement pour notre future structure. La fin de la journée est consacrée à des discussions très intéressantes sur les projets de la fondation Mérieux en Haïti.

Rencontre avec le premier adjoint de la mairie de JACMEL

Rencontre informelle, celui-ci admet que notre choix de la Saline est judicieux mais il pense que la situation sanitaire de l’arrière pays est catastrophique. Si nous le pouvons il souhaiterait que nous puissions dans les années futures faire l’installation d’un centre de soins primaires ailleurs que dans l’agglomération de Jacmel.

Le permis de construire devrait être déposé à la Mairie de Jacmel très rapidement par Maxito. Le premier adjoint s’est engagé pour nous aider.

Rencontre avec les intervenants médicaux de JACMEL 

Le docteur Gaspard est généraliste à JACMEL. Après un tour d’horizon sur la situation sanitaire de Jacmel, il nous assure de son soutien dans la mise en place du projet. Pendant notre présence il y a 4 ou 5 personnes qui attendent pour une consultation. Le coût de celle-ci est de 250 gourdes sans les médicaments. (250 gourdes = 5€).

Rendez vous avec les médecins hospitaliers de l’hôpital Saint Michel. Le lieu de discussions est une salle de consultations, un vieux drap « blanc » sépare la salle en deux, la peinture date des années 70 les murs sont encore lézardés. Les docteurs David, Bertrand et Garda participent à ce rendez vous, tous trois ont effectué leurs études à Cuba et aimeraient voir

évoluer le système haïtien vers le système cubain, à savoir des dispensaires de soins primaires et un hôpital de référence, comme pourrait être l’hôpital Saint Michel mais qui aujourd’hui ne joue pas ce rôle. Coût de la consultation 25 gourdes avec les médicaments. Ils souhaitent que notre projet arrive rapidement à son terme et soulage le service d’urgence de l’hôpital.

Les médecins hospitaliers de Jacmel ont également fait part d’une demande de formation en gestes d’urgence. Le Docteur Garda devrait se charger de rédiger un petit document précisant le contenu de la demande. Les médicaments excédentaires lui ont été remis à l’issue de notre séjour.

Il est acquis en accord avec les médecins locaux de faire payer à titre symbolique la somme modique de 25 gourdes (0.5€) pour une consultation et la remise de médicaments au dispensaire. Il s’agit en effet de ne pas déséquilibrer le système en créant une surenchère à la demande de soins et de lutter contre la revente de médicaments au marché noir.

Nota : Confirmation que MSF Espagne a quitté l’hôpital Saint Michel le 15 février.

Visite du dispensaire tchèque : Rencontre avec la nouvelle directrice du dispensaire elle est d’origine slovène avec des médecins hongrois dans une structure Tchèque. Elle nous confirme que le transfert des médicaments est très compliqué, il faut s’adresser à l’OMS à Port au Prince et le coût se situe entre 600 et 1000 USD par mois.

II. Consultations dans des orphelinats :

Suite au séisme, de nombreux enfants ont été regroupés dans des orphelinats, avec ou sans agrément des autorités locales. Il s’agit d’enfants véritablement orphelins ou abandonnés par leurs parents pour des raisons « économiques ». Les conditions de salubrité varient à l’ extrême d’une structure à l’autre, en fonction des aides recueillies par le « gestionnaire » local.

A noter que le gouvernement haïtien, plus ou moins absent depuis un an en raison de la conjoncture politique et du retard des élections présidentielles, ne fournit aucune aide, qu’elle soit d’ordre financière ou alimentaire.

Orphelinat de Marie-Catherine, Auberge de la Fraternité Port-au-Prince

La structure, tenue par une Française, subventionnée par une association française, regroupe 21 enfants en attente d’une adoption et accueille plus de 200 enfants à la journée (scolarité et repas du midi).

Les conditions de vie des enfants adoptables sont bonnes en regard de la conjoncture locale (nourriture et vêtements en suffisance, bonnes conditions d’hygiène, literie individuelle, plusieurs « Nounous  » et une infirmière).

Quelques consultations médicales ont été effectuées sur place, la faible ressource en médecins européens et la disparité de compétences des médecins locaux à Port-au-Prince rendant parfois les prises en charge « difficiles ».

Marie-Catherine nous propose pour l’avenir d’effectuer les transferts aéroport/orphelinat, de loger et nourrir nos équipes qui seront en transit obligatoire à Port au Prince avant de se rendre à JACMEL ainsi que pour les retours en France.

Cette proposition est retenue et dans le cadre de ce nouveau partenariat, nous lui proposons des consultations gratuites par le médecin de l’équipe, des avis médicaux par internet depuis la France si nécessaire, et un acheminement de vêtements et chaussures par les prochains arrivants.

Orphelinat de Marie-Josée, Institut chrétien des enfants pauvres 75 Rue Bourbon – Jacmel.

Cet orphelinat regroupe 41 enfants, dont 30 environ en âge de scolarité. Les conditions de vie sont extrêmement misérables, les enfants vivant dans deux pièces (chambre commune et cuisine à même le sol) et ne bénéficient que d’un seul repas par jour. L’orphelinat de Marie- Josée est passé d’une capacité de 10 enfants à 41 enfants après le séisme.

Marie-Josée entretient les enfants sur ses fonds propres et demande de l’aide alimentaire et en nature (vêtements, chaussures, produits de toilette, jouets..). Plusieurs enfants sont déscolarisés en raison du prix de l’inscription (500 gourdes, soit 10 euros par an), de l’uniforme (350 gourdes, soit 7 euros) et des frais de cantine (100 gourdes, soit 2 euros par mois).

La totalité des enfants a bénéficié d’une consultation médicale en raison d’un problème de santé avéré ou d’une visite systématique, avec don des médicaments.

Il a été remis 75 Kg de riz, 2 galons d’huiles, 16 Kg de pâtes et une tablette de beurre avant notre départ, permettant une « survie » d’environ 7 jours.

Orphelinat des Evangélistes, Route de Kaï Jacmel

Les conditions de vie dans cet orphelinat, bénéficiant de subventions de l’église, semblent relativement bonnes. Les enfants bénéficient d’au moins deux repas par jour et d’une literie individuelle dans de petites chambres communes. Plusieurs  » Nounous » sont employées par la structure. Des consultations médicales ont été effectuées, chez des enfants en relative bonne santé. Les enfants ont également reçus des dessins, fruit d’un échange avec des enfants d’une école de la Drôme.

Orphelinat du Père de Jude Orphelinat de Bomberger Kalkahle – Nord de Port-au-Prince

L’orphelinat de Bomberger, implanté au milieu d’une bananeraie et de manguiers, regroupe 22 enfants âgés de 2 à 15 ans. Il est tenu depuis 2007 par un haïtien âgé, en règle avec les formalités administratives, entretenant les orphelins sur ses fonds propres en l’absence d’aides de l’état. Les bananes et les mangues sont vendues au marché local pour engendrer un maigre revenu. L’homme est aidé par son fils, Jude, revenu récemment de Miami.

Les enfants bénéficient d’un seul repas par jour, d’une literie en mauvais état mais propre, d’une unique « Nounou ». Ils sont « scolarisés » sur place avec de faibles moyens (un tableau et des bancs).

Les conditions sanitaires sont moyennes (tous les enfants sont à vermifuger, une bonne partie présente des maladies de peau liées à la dénutrition et à la promiscuité).

Environ 25 consultations médicales (incluant des adultes) ont été effectuées avec remise des médicaments à titre gratuit.

Le « gérant » de l’orphelinat est demandeur d’aide en nature (nourriture, vêtements, chaussures, fournitures scolaires), que va tenter de lui faire parvenir Marie-Catherine, de l’Auberge de la Fraternité, en le mettant en relation avec des représentants du Programme Alimentaire Mondial et de militaires Chiliens.

Conclusion :

Signature de l’acte enfin effectuée, le projet est en route, il est vraisemblable de penser qu’il pourra s’effectuer sur une période proche d’une année.

Des partenariats ont été conclus.

Le choix de CROSE et de la construction du dispensaire en fonction des plans de Patriarche & CO nous semble être le meilleur rapport qualité prix.

Nadia Georges Claude Lett

18 avril 2011.

Kumanovo : évaluations des risques dus au gaz de ville

Venue d’une délégation officielle de la Mairie  de KUMANOVO (Macédoine) du 18 au 22 octobre 2010 à Valence accueillie par AAIP. La ville de KUMANOVO, 2ème ville de Macédoine, a été dotée d’un réseau gaz.

Objectif d’ AAIP :

L’objectif de cette visite s’est traduit essentiellement par les évaluations des risques dus au gaz de ville.Le programme prévu lors de leur venue a pu être réalisé :- Entrevue avec le colonel BOLZINGER, Directeur Départemental des Services Incendies et de Secours de la Drome.- visite du centre de traitement de l’alerte et du centre opérationnel au SDIS26.- Visite du site manœuvre avec démonstration de GRDF en présence du directeur adjoint Drome Ardèche.

Compte rendu :

Actuellement seuls les édifices publics et entreprises sont pourvus d’installation gaz.A moyen terme, les habitations, logements et autres bâtiments en seront équipés. Les pouvoirs publics, connaissant la dangerosité et la complexité du gaz se sont rapprochés de AAIP Les sociétés fournisseurs de matériels de détection gaz et d’appareils respiratoires isolants ont présenté leurs gammes de produits aux intervenants.

Conclusion :

Les responsables d’AAIP ont organisé plusieurs réunions de travail étalées sur les trois jours de visite, avec pour thème : les différentes interventions dues au GAZ. Bilan de cette visite :
Il est convenu qu’une première formation soit dispensée durant le premier semestre par 4 de nos formateurs.

Dans notre revue de l’année dernière (parue un  peu tardivement en raison du programme Urgence Haïti qui nous a tous mobilisés) nous avions pu vous faire un premier compte rendu de ce programme qui s’est tenu du 16 janvier 2010 au 16 mars 2010.Nous vous rappelons les actions menées en 2010 en direction de ce pays gravement meurtri  par le séisme du 12 janvier 2010 et qui, on le sait aujourd’hui  a fait près de 300000 morts, des milliers de sinistrés. En janvier 2011, on compte plus d’un million de sans abri.Six équipes se sont succédées, toutes réalisées en partenariat AAIP, PHN, PICA.

Toutes les missions étaient composées d’un médecin, d’un infirmier et de secouristes pompiers. Du personnel non médical s’est également associé aux différents niveaux d’intervention.

Equipe 1

La première équipe dirigée par Michael avec Anne-Marie, Benjamin, Franck, François, Quentin, Stéphane partie de Roissy le 16 janvier 2010 réussit à toucher le sol haïtien à JACMEL  le 18 janvier à 19 h 15 après beaucoup de difficultés de transports et  un périple  via la République Dominicaine et la ville de  Cabo Rojo port militaire. En effets, les dégâts paralysaient les aéroports et les routes, les accès étaient coupés.Dès le 19 janvier, ils sont au cœur du problème pour l’évaluer et mesurer l’ampleur des désastres : L’hôpital de JACMEL est presque totalement détruit. Les patients pris en charge sont dehors sous des bâches présentant des fractures ouvertes, des plaies gangrenées en attente d’être opérées. Un seul bloc opératoire et très peu de matériel orthopédique sont disponibles pour faire face aux besoins.Un peu partout dans la ville, des camps de sinistrés, sans eau potable, ni latrines, dépendent du Programme Alimentaire Mondial qui essaie de livrer un repas journalier.L’équipe s’attarde sur le camp de « Pinchinat » (nom donné au stade de foot où 5615 personnes attendent) et décide d’installer un poste médical avancé, pour assurer la gestion des soins primaires. Rapidement opérationnel, de nombreux haïtiens viennent  proposer leur aide. Au cours de ce premier séjour du travail et de mise en route du PMA, nous avons effectué  des consultations, pour essayer de soulager au mieux le maximum de personnes du camp. Cependant deux immenses moments de bonheur : la participation au sauvetage d’Elisabeth le bébé de 23 jours  qui a survécu 7 jours sous les décombres, ainsi que le premier accouchement : naissance de Kervens orchestrée par l’équipe au complet sous la tente. Le PMA est en place, et fonctionne : place à l’équipe suivante.

Equipe 2

Sous la responsabilité de Jérôme, Amélie, Cédric, Edern, Jean Pierre, Nadia et Philippe ont continué à soigner les occupants du Village de Pinchinat.  les bénévoles de cet espace ont souhaité donner ce nouveau nom au lieu. Toujours et encore des consultations et des soins, mais la vie continue et s’organise au mieux dans cet espace : Les renouvellements de pansements avec des plaies impressionnantes à désinfecter. Les gens n’expriment pas leurs douleurs, ils serrent les dents. On manque de médicaments en particulier d’anti douleur. Des bagarres ont éclaté à cause du ravitaillement. Cédric  a organisé un tournoi de foot avec en prélude un ramassage des ordures sur le terrain foot.Les enfants sont ravis, 4 équipes à gérer lui demandent beaucoup de sang froid !!  Beaucoup d’enfants les ont rejoints,  il pourra constituer facilement 20 équipes.Nous avons continué à recevoir les blessés du séisme qui n’ont toujours pas vu de médecin. Beaucoup d’enfants comme des adultes sont couverts de saleté et avec la malnutrition ils présentent une multitude de boutons s’apparentant à des crevasses. On leur nettoie le corps. Heureusement, arrivent les premières latrines et douches construites par Médecin Sans Frontière.Cependant il manque cruellement de nourriture et d’eau potable. La population grandit et des gens extérieurs viennent aux distributions d’où le manque. Vols et  multiples  agressions en découlent. Une nouvelle naissance : « Je m’appelle CEJENADIO, en l’honneur de CEDRIC, JEROME et NADIA. Je viens de venir au monde ce samedi 31 janvier à 12h 15 dans mon pays qui est Haïti. Mes parents n’ont plus de maison depuis le 12 janvier, ils vivent comme 9000 haïtiens près du PMA d’une petite association française. Ils sont 14 personnes : pompiers, médecins, infirmiers qui veillent sur nous 24 heures sur 24 comme ils le font en France »

Equipe 3

La  troisième équipe managée par Claude avec Catherine, Jean-Marc, Magali, Mathieu, Maxime, Philippe, Raphael, Vanessa arrive sur place à Port au Prince le 04 février et peut ainsi, en traversant le pays jusqu’à JACMEL mesurer l’ampleur de la catastrophe qui a frappé Haïti.C’est la continuité du programme médical mis en place par les deux précédentes équipes, avec son lot quotidien d’infections, de déshydratations et de diarrhées. La population du village de Pinchinat ne cesse de grossir et les consultations augmentent. Une légère  réorganisation du PMA offre un espace de travail plus agréable. Lors de cette  mission effectuée du 02 au 16 février 2010, nous avons réalisé, parallèlement à notre assistance sanitaire, une évaluation en vue d’une réorganisation du tissu sanitaire de la localité. Il apparait clairement que la situation catastrophique ne va pas se solutionner en quelques semaines. Devant l’importance des consultations, leurs diversités et l’impact positif lié à la présence de ce poste médical avancé  (aucun décès depuis son installation), la pérennisation de celui-ci après la phase d’urgence sur une zone urbaine avec des populations sédentarisées semble indispensable.L’évaluation et les échanges avec le cluster santé ont conclu à la nécessité d’implanter un dispensaire sur le site où nous sommes et qui abrite  8000 sinistrés minimum. C’est ainsi que le projet DISPENSAIRE à JACMEL est né.

Equipe 4

L’équipe 4 pilotée par Didier avec Alain, Evelyne, Florian, Guy, Jean-François, Jean-Pierre, Wilfried poursuivra la tâche initiée, et gardera le rythme  en assurant  près de 200 consultations chaque jour. Il y a beaucoup de problèmes de peau, de déshydratation, surtout chez les enfants et une grosse recrudescence de MST. Le tout s’accompagne de points de sutures suites aux diverses bagarres locales. Nous constatons qu’un nombre de plus en plus important de personnes venus de loin, hors de l’agglomération de JACMEL, se rend aux consultations, et la file d’attente est souvent longue devant le PMA.

Equipe 5

La cinquième équipe animée par Stéphane, avec Bérangère, Bruno, Jean-Jacques, Philippe continuera les consultations en nombre important avec des conditions de chaleur excessive, une grosse demande médicamenteuse et humaine.  Elle collaborera avec trois personnes du gouvernement sur un programme de vaccination et de nutrition

Equipe 6

La sixième et dernière équipe conduite par Claude, avec Claude-Alain, Françoise, Franck, Rémi, les deux Stéphane a eu la lourde tâche de fermer le poste médical de Pinchinat.  De ce fait, l’activité, durant ces deux dernières semaines, n’a pas diminué car la population savait que cette présence quotidienne allait cesser. Le 16 mars 2010  toutes les actions des postes médicaux mobiles des régions la Montagne et les Raymonds ainsi que le poste fixe de Jacmel se sont arrêtés. Nous savons laisser derrière nous  lots de drames et de misère.

Conclusion

42 membres de AAIP – PHN – PICA se sont reliés sans discontinuité dans le camp de PINCHINAT et dans des dispensaires mobiles, les Montagnes JACMEL, Belle Hôtesse, la Croix, les Reymond.Nous avons pris en charge en huit semaines 6084 personnes et effectué plus de 30 évacuations sur l’hôpital St Michel ou autres structures internationales, avons eu la joie de 6 naissances dont celle de Céjnadio. Une personne, hélas, est décédée sur le camp pendant notre présence. Nous sommes tous revenus avec le sentiment du travail accompli mais non terminé. Nous laissons un vide dans ce camp mais aussi dans cette région, pour la suite des soins. Nous avons quitté JACMEL  non par manque de moyens humains, mais simplement par manque de moyens financiers. Merci à ceux qui sont venus en Haïti, ceux qui voulaient venir, ceux qui ont organisé des manifestations pour assurer le financement de cette longue mission. Merci à tous les donateurs privés et publics qui ont reconnu notre savoir faire dans l’urgence. Merci aux personnes AAIP- PHN – PICA pour la parfaite entente lors cette opération. Merci également à toutes les autres associations que nous avons croisées et avec lesquelles nous avons pu partager des moments de solidarité.

Evaluation des principaux besoins pour le secteur subaquatique

Rencontre à LYON avec le président AAIP Claude LETT et le colonel AMOUSOU, chef du groupement National des sapeurs pompiers du Bénin (équivalent de notre direction de la sécurité civile).
Deux membres de l’association AAIP se sont rendus à COTONOU, capitale économique du pays, du 1er au 7 novembre 2010 :
– Didier BAYON Vice président  est chargé d’étudier la faisabilité de la mission sur un plan financier.
– Raphaël PROVO spécialement chargé de l’expertise et de l’analyse des besoins en secteur aquatique.

Compte rendu :

Arrivés à l’aéroport cardinal Bernardin Gantin de Cotonou, nous avons été très chaleureusement  accueillis par  Lazarre KOUKOUI, chef de centre de ST JEAN, principale caserne de la capitale.
Dés le 1er jour,  un entretien avec le Lt Colonel AHODI adjoint du directeur, nous a permis de dégager 3 axes de travail :
– La mise à niveau des référents secourisme et conducteurs pompes
– La mise à niveau des secours subaquatiques
– Les besoins en matériel

 

Le besoin de formation en secours aquatiques est un élément éminent dans cette région où lagune et population se mêlent dans un quotidien où le risque de noyades est très élevé.
Malgré la possession de 5 équipements de plongée dans ce centre d’intervention, le personnel pompier manque cruellement de moyens et de qualification dans ce domaine.
Leurs interventions s’accomplissent au travers de « bidouillages » de matériels qui peuvent compromettre l’efficacité des secours.

Conclusion :

Suite à notre visite, nous avons rendu un rapport complet au Directeur. Nous avons réellement pris conscience du manque de matériel de formation. La pauvreté est visible mais les habitants ne font pas ressentir la misère. Le concours d’AAIP sera fortement apprécié lors d’une prochaine mission qu’il reste à financer.

MISSION  URGENCE A PADANG (ILE DE SUMATRA) SEISME DU 30 SEPTEMBRE 2009.

La secousse a atteint la ville de Padang de 900000 habitants en plein après midi, des centaines d’habitations ont été détruites en quelques secondes.
Dans l’ensemble, la population de cette région réside dans des structures qui sont vulnérables aux secousses sismiques, même si certaines structures résistantes existent.
Les tremblements de terre ont causé des glissements de terrain qui ont contribué à ce bilan désastreux.
Les autorités indonésiennes n’ont pas déclenché d’alerte au tsunami. Le Centre d’alerte des tsunamis du Pacifique a toutefois lancé un avis de surveillance pour l’Indonésie, la Malaisie, l’Inde et la Thaïlande. Des mesures de précaution ont été également prises à Singapour.
Padang est une zone à fort risque sismique. La ville se trouve sur la «ceinture de feu» du Pacifique où la rencontre de plusieurs plaques continentales provoque des fortes activités volcaniques et sismiques.
Le tremblement de terre de mercredi s’est produit le long de la même faille qui avait déclenché le tsunami de 2004, à l’origine de la mort de 230.000 personnes dans une dizaine de pays.
Le 2 septembre 2009, un séisme de magnitude 7 avait secoué l’île de Java faisant plus de 100 morts.

1er Tremblement de terre

Lieu: Ile de Sumatra, Indonésie. 50 kilomètres à l’ouest de Padang.
Date: 30 septembre 2009 à 17h16, heure locale
Magnitude: 7,9 sur l’échelle de Richter

2ème Tremblement de terre

Lieu: Ile de Sumatra, Indonésie. Région de Jambi à 150 kilomètres à  l’ouest de Padang.
Date: 01 octobre 2009 à 8h52, heure locale
Magnitude: 6,8 sur l’échelle de Richter

Alerte départ de l’équipe d’urgence

Durée: 14 jours, du 4 au 18 octobre 2009.
Départ de l’équipe: 04 octobre à 18h00 de LYON.
Membres de la mission
1 – Jérôme SAVET. Drôme Chef de mission
2 – Cédric DUPERRIL. Drôme Responsable financier
3 – Rémi BANCEL. Drôme Secouriste
4 – Christophe ISKENDERIAN. La MancheLogisticien – Traducteur
5 – François SARDA. Tarn et GaronneMédecin
6 – Gaëlle ESCOFFIER. Ardèche Infirmière

Bilan

665 morts, environ 4000 blessés, 651 disparus.

Intensité du séisme sur la région de Padang

ALERTE Mercredi 30 septembre 2009

Vers 8 h 30 Claude LETT président de Aides Actions internationales Pompiers est prévenu par le site : www.gdacs.org et la presse qu’un séisme important venait de se produire sur l’ile de Sumatra.
L’aide internationale est demandée rapidement par les autorités indonésiennes et il contacte le coordinateur de l’équipe d’urgence d’AAIP, Didier BAYON.
Après une réunion téléphonique des membres du bureau, il est retenu l’envoi d’une équipe d’urgence pour la mise en place d’un dispensaire sur la zone sinistrée si des moyens financiers sont rapidement trouvés.
Toute une série de contacts téléphoniques est prise par Claude et Didier pour mettre en place ce départ autant techniquement que financièrement.
Contacte notamment avec Christophe ISKENDERIAN qui connaît bien l’Indonésie pour y avoir vécue pendant plus d’un an, Eric JOUAN pour le choix du binôme médical avec l’association PHN, Jérôme GIRON et son association PHF, Philippe BESSON et son association PUI, les responsables de la région Rhône Alpes et du Conseil Général de la Drome pour demandes de financement, le directeur adjoint pour effectuer une demande de prêt de véhicule du SDIS auprès du directeur départemental, les compagnies aériennes.

Mise en route de la mission

Les vols sont retenus auprès de la compagnie TURKISH AIRLINES.
Le pré-acheminement est effectué pour le personnel de la Drôme avec le VTP du SDIS 26.Nous décollons le dimanche 4 octobre à 18h : Lyon – Istanbul / Istanbul – Singapour / Singapour- Jakarta. Ensuite une nuit en transit sur Jakarta avant un vol pour Padang avec la GARUDA AIRLINES.
Nous sommes sur site à Padang le mardi 6 octobre à 18h pour nous faire enregistrer auprès de la maison du Gouverneur ou  les ONG sont recensées (environ 180).

Reconnaissance – Evaluation

C’est ici qu’interviennent la solidarité des personnes sur place et surtout l’immense habileté  de notre logisticien dont la connaissance du pays et de sa langue ont été des atouts maîtres dans la résolution de ces problèmes.
La première soirée de reconnaissance, après s’être fait enregistrer auprès des autorités indonésiennes,  nous a confirmé dans notre impression que la phase de recherche de victimes ensevelies était dépassée : la spécificité du type d’habitations détruites ne permettant guère de poches de survie. De plus de nombreuses unités SD avec des équipes cynotechniques internationales sont déjà à pied d’œuvre.
Nous sommes en relations avec le centre de coordination européenne, ou un officier de la sécurité civile nous met en contact avec l’UNICEF et Action Contre la Faim
Nous décidons de nous dirigés au Nord de Padang, car il y a des zones encore mal reconnues.L’essentiel des ONG est concentré sur cette ville, alors que des villages ont été dévastés en plus du tremblement de terre par des coulées de boues.
Le choix se porte sur la région du Lac de MANINJAU, long de 16 km sur 8 km de large, dans le canton d’AGAM, zone rurale autour d’un lac entourée par des montagnes.

Spécificités de ce séisme

Cette zone sismique est assez compliquée : c’est la frontière entre plusieurs plaques tectoniques qui convergent et coulissent l’une contre l’autre.
Par contre, Christophe Vigny, chercheur au laboratoire de géologie de l’ENS, précise que d’autres séismes qui ont eu lieu et qui sont assimilés à des répliques dans les médias, n’en sont pas. En particulier le séisme du 1er octobre, de magnitude 6.6 qui s’est produit environ 200 km au Sud de Padang (à proximité de Sungai Penuh) est tout à fait différent. Celui-là est superficiel (15km de profondeur) et son mécanisme (préliminaire) indique un décrochement sur une faille. Ce séisme se produit non pas sur la subduction (la faille océanique) mais sur la grande faille de Sumatra (la faille continentale). Cette faille est également sismique : elle a produit de grands séismes historiques de magnitude largement supérieure à 7 (comme en 1926 et 1943 dans la région de Padang).
L’exploration et l’évaluation sur le terrain, en pleine zone sinistrée, en établissant de nombreux contacts avec la population nous a permis de voir que la région ou nous sommes rendus n’avait pas vu encore d’ONG.
Ce qui nous a permis de nous faire une première idée (relative) des spécificités de cette catastrophe :

– Secousse tellurique de l’ordre de 7,9 sur l’échelle de Richter donc relative résistance de certaines structures urbaines en béton armé (quelques bâtiments bien lézardés en ville voir effondrés) mais grosses destructions de constructions rurales aux murs faits de briquettes sur lesquels repose directement la charpente de la toiture, sans chaînage supérieur.
• Epicentre très proche de la côte donc sans phénomène de résonance  pouvant déclencher un tsunami, ce qui a été craint pendant quelques instants par la population.
• Zone de population la plus dense au monde : 4600 hab /km2.
• Destruction des infrastructures routières, hospitalières, administratives ainsi que le réseau d’électricité
• Intervention rapide et très efficace des armées, tong asiatiques du voisinage : Singapour, Malaisie, Taiwan, Japon….ayant des délais de route nettement inférieurs aux nôtres.
• L’heure de la secousse (17h16), heure à laquelle une grande partie de la population rurale était déjà sortie des maisons par contre en ville affluence de monde dans les commerces et bâtiments publiques.

Bilans humains par canton

Mise en place des objectifs

Nos objectifs

• Mettre en place une structure médicalisée, type dispensaire dans une zone non couverte par les organismes  de secours en place  (nous avons rapidement su que de nombreux villages étaient dans cette situation).
• S’assurer de la fiabilité des renseignements  obtenus à ce sujet et continuer l’exploration de terrain.
• S’assurer du maximum de contacts avec les organismes officiels.
• Regrouper du matériel médical et des médicaments auprès de l’OMS.
• Obtenir du matériel de cartographie avec un GPS auprès de MAP Internationale.
• Trouver un vecteur de transport.
• Essayer de rejoindre une ONG française en contacte : PUI, PHF

Mise en route opérationnelle

Les déplacements de l’équipe et du matériel sont assurés par la location d’un véhicule avec chauffeur et le prêt d’un véhicule avec chauffeur de l’Organisation Mondiale des Migrations.

Jeudi 8 octobre :
Départ de l’équipe avec le matériel pour 140 kms au Nord de Padang direction le lac. Arrivé en fin d’après midi dans un camp indiqué sur notre route par des éléves infirmières indonésiennes. Dans ce canton, la population est d’environ 1500 familles ce qui représente environ 8000 personnes.
Le tremblement de terre a essentiellement détruit des habitations et provoqué des  glissements de terrain. Des coulées de boue des montagnes ont ensevelies des villages.

Le bilan sur cette zone fait état de plus de 120 morts, une cinquantaine de disparus ensevelis.Les dégâts matériels : 500 maisons détruites entièrement, 1500 endommagées.
Nous sommes au camp n° 3 (Posko) de JORONG PANDAN. Sur place nous avons 800 rescapés. Des équipes d’urgence sont passées mais aucune ne sont réellement arrêtées.
Nous rencontrons le chef du village et décidons de commencer des soins. En Moins de trois heures ce sont 50 consultations environ. Le « PMA » est organisé de la façon suivante : Christophe assure le secrétariat d’entrée en préparant des tickets de symptômes traduits.  Ensuite,  deux zones de consultations,  François reçoit avec une infirmière indonésienne parlant anglais, et Gaëlle et Rémi assurent une deuxième consultation. Cédric rédige le cahier de suivi des soins et des consultations. Pour ma part, grâce à un tableau d’école, je traduis les mots importants. La pharmacie est assurée par deux étudiantes infirmières  indonésienne.
A la tombée de la nuit (18H30 local), nous constatons que nous manquons de médicaments.
Cédric et moi-même retournons sur PADANG, avec pour objectif de revenir le lendemain avec des médicaments récupérés auprès de l’OMS.

Vendredi 9 octobre :
Les consultations sont de nouveau mises en place : 70 personnes sont traitées  dont un insuffisant respiratoire (création d’une chambre d’inhalation pour la Ventoline avec les moyens du bord), des plaies graves, simples, diverses maladies pathologies courantes avec angoisse et perte d’appétit.
L’équipe médicale délivre : des anti-inflammatoires, des antiseptiques, des antibiotiques, des antihistaminiques, des pansements gastriques, des pommades ophtalmiques, des sachets de réhydratation, de la cortisone, des bains de bouche, des antitussifs, des antiviraux, des vitamines.
Notre infirmière a également donné un cours en fin de journée  aux mamans sur les soins d’hygiène et de confort pour les enfants.
Le chef de la police militaire est venu nous interroger pour nous identifier et connaitre nos objectifs. Christophe a également rencontré le chef d’arrondissement, et a été interviewé par la télé indonésienne. Il a insisté sur le fait que nous nous sommes fait enregistrer auprès de OCHA et que nous avons demandé l’autorisation d’apporter notre aide médicale à la population sinistrée. Chaque jour, nous croisons les camions de ravitaillement de l’aide alimentaire.

Samedi 10 octobre :
Aujourd’hui nous avons pris la route pour un camp dans la montagne. Après une heure de route sinueuse, étroite et abimée par les eaux de ruissellement et les coulées de boue nous arrivons à JORONG DAMA GADANG( 660 m d’altitudes) .

Nous consultons le chef du village et la seule infirmière du camp. Ils apprécient notre concours et dressons notre « PMA » zone de travail avec Les gens affluent et nous entourent rapidement.

Au cours de cette journée, nous avons  réalisés 60 consultations dont une femme enceinte très affaiblie au 8ème mois d’une grossesse de jumeaux, atteinte d’œdème des membres inférieurs sérieux, nous avons fortement insisté pour que cette dernière reste allongée, de nombreux enfants avec de la fièvre et le rhume.
Nous rencontrons un problème de médicaments, nous avons que des dosages adultes, il faut donc les diviser et les écraser pour les enfants et les nourrissons.
Le nombre important d’allergies et de diarrhées traitées nous fait suspecter un problème d’eau potable .Nous avons contacté POHF afin faire venir une unité de potabilisation dès lundi.
Aucune ONG ne semble être passée dans ce camp dans lequel pourtant les besoins se font sentir sensiblement.

Dimanche 11 octobre :
Nous sommes allés sur le camp 3 de JORONG PANDAN,  ouverture à 14h,  40 consultations jusqu’à 17h30.
Nous avons eu des renouvellements de pansements, des personnes qui avaient des plaies suite aux déblais des constructions et des malades. L’école ou nous nous installons a été partiellement détruit par le séisme.
Pendant nos soins des équipes d’adolescents « scout » continuent d’évacuer les débris et tombent les derniers murs menaçant de s’effondrer.
Cédric a mis en place une séance de dessins et de jeux avec les enfants du camp pendant tout l’après midi. Nous avons eu beaucoup de coloriages, représentant des maisons avec la montagne, ses coulées de boue ainsi que le lac sur lequel flottaient de nombreux débris.

Lundi 12 octobre :
Lundi, nous  partons pour faire une reconnaissance  complète des villages bordant l’ensemble du lac, la veille nous avons constaté que la route était praticable. Le tour du lac fait approximativement  70 Km.
Nous sommes tombés sur des coulées de boue ayant ensevelies des maisons, seule quelques toitures se voyaient.
Au cours de cette reconnaissance,  nous avons discuté avec les villageois et nous nous sommes arrêtés prés d’une maison ou des enfants étaient malades.

Rapidement le docteur examine 10 personnes et prescrit un traitement contre la fièvre, la toux, la diahrrée et la douleur. Les mêmes pathologies que dans le camp.
Toujours pas d’ONG  présente dans le camp de montagne à part AAIP. Il est regrettable qu’aucune solution de potabilisation ne soit en place.
Bilan de la fin de journée dans ce camp : 63 examens.

Mardi 13 octobre :
La journée de mardi  est consacré à faire des visites dans le camp N°2 de PENGUSI BENCANA ALAM.
Une coordinatrice d’IOM présente à notre hôtel, nous informe qu’il n’y a pas de médecin ce jour là au camp. Nous y arrivons le matin, après avoir fait le tour de ce camp d’environ 2000 personnes reparti en 410 familles, nous rejoignons la salle de soins.
Nous avons réalisé des soins sur une femme qui avait une plaie sur tout le coup du pied. Cette plaie qui datait d’une dizaine de jours s’était infectée.
Après auscultation d’un homme d’une cinquantaine d’années arrivé avec des béquilles, François suspecte un  traumatisme du genou avec un col du fémur.  Nous demandons auprès des infirmières indonésiennes un transport sur le centre hospitalier le plus proche. Après plus d’une heure d’attente, une ambulance, plutôt un taxi se présente.
Nous comptabilisons à la fermeture 101 visites.
Statistique sur ce camp ou il y a la population de 4 districts différents:1987 personnes dont  410 chef de famille, 16 bébés, 139 enfants, 350 adolescents.6 mosquées détruites, 2 effacées120 maisons détruites, 242 endommagées, 222 légèrement 6 écoles complètement détruites, 2 légèrement2 bureaux administratifs détruits, 3 endommagés, 2 légèrement

Mercredi 14 octobre :
Nous allons au camp de PANDAN mais a notre arrivée, il y a une  consultation mise en place avec une ambulance, médecin et infirmière indonésiens. Nous ne perturbons pas celle-ci et prenons la route pour le camp de montagne de DARAM GADANG.
Un enfant que nous avions vu deux jours auparavant se présente de nouveau. Les symptômes n’ont pas disparu, le docteur  pense qu’il a le palud. Il lui faut une consultation au CH, mais la famille refuse.

Dans l’après midi nous croisons pour la première fois une ONG : CRS soit le secours catholique américain. Ils sont là pour recenser les maisons détruites en vue d’une distribution de tentes ou d’argent pour la reconstruction.
La journée aura permis l’examen de 85 personnes.
A la fermeture nous avons fait don de tous les médicaments et du matériel emporté et récupéré à l’infirmière du village pour la continuité des soins.
Dans cette dernière journée de travail dans les camps, nous avons constaté sur le trajet que l’aide internationale  se met en place.
Après 15 jours des tentes arrivent enfin, d’énorme groupes électrogènes sont mis en place, les voies de communications sont dégagées, la reconstruction   peut commencer.
Sur le registre de nos consultations, nous nous apercevons que les personnes viennent pour voir notre binôme médical pour des problèmes de rhumatismes, renouvellement de médicaments.
Les pathologies ne sont pas liées directement au séisme.

Bilan médical

Au total, sur le plan médical, au dispensaire et dans les zones qui nous ont été signalées et sur lesquelles nous avons établies des consultations ponctuelles, du 8/10 au 14/10, nous avons effectué près de 500 actes (consultations médicales et soins infirmiers).

Nature de ces actes et commentaires :

– Diagnostic d’une fracture genoux, col du fémur.- Suivi d’une grossesse- Hématomes multiples de la face et des membres.- Corps étrangers inclus dans des plaies.- Evolutions nécrotiques de plaies.- Soins de plaies suturées et non suturées.- Désinfections de plaies surinfectées (en particulier au niveau des pieds).- réfections de pansements.
Il nous apparaît tout à fait normal de découvrir cet ensemble de pathologies passées inaperçues compte tenu du nombre initial de  victimes et des circonstances de leurs prises en charge.

Et sur le plan médical :

– Gastralgies, douleurs abdominales, (pas d’épidémies dysentériformes).- Toux, gènes respiratoires, d’apparitions récentes ou préexistantes (les sinistrés dorment dehors sous des bâches et travaillent dans la poussière des gravats.- Pathologies orl et oph courantes, adultes et enfants.- Femmes enceintes inquiètes sur la vitalité et l’avenir de leur grossesse.- Syndromes dépressifs évidents et parfaitement compréhensibles chez des personnes ayant perdu tous leurs proches et leurs biens. (possibilité d’en référer à un psychologue sur place pour le suivi, ce qui nous apparaît très important en raison de la barrière de la langue et de brièveté de notre intervention)- Emergence progressive très nette de syndromes de stress post-traumatiques, très classique à cette phase de la catastrophe.
Nous avons constaté,  de façon quasi  expérimentale, l’évolution du comportement de la population passant  d’une phase de sidération initiale, apathie, puis peu à peu, dégageant les décombres, les triant, sauvant quelques restes plus ou moins intacts avec lesquels ils tentent de recréer un   milieu identique au leur avant le séisme.

Analyse et conclusions

Il nous apparaît très important d’en tirer les conclusions suivantes :
• Le bien fondé de notre choix opérationnel : établir le maximum de contacts avec les personnes qui connaissent le terrain ce qui permet une évaluation REELLE  des besoins de la population dans ce type précis  de catastrophe, dans ce pays, sur ce type de population. Nous avons été très surpris lors d’une réunion des différentes nations présentes sur zone, sous l’égide de l’OMS.
• Dès l’évaluation faite, la mise en place d’une structure de soins  avec une excellente coordination entre l’équipe médicale et le soutien logistique.
• La volonté de toute l’équipe de créer un ensemble dynamique permettant de réaliser nos objectifs tels que nous les avons adaptés à la situation.
• Le manque de moyens matériels sur place, nous demande de préparer les missions d’urgences avant la catastrophe, en structurant l’équipe, organisant et achetant du matériel.
• L’intense activité sismique de la faille de Sumatra laisse présager de nouveaux séisme dans cette région.

Accueil:

Bon accueil toutes les demandes ont été prises en compte (Matériel, Internet)

Hebergement:

La résidence de “ l’école “ les chambres individuelles étaient très bien (douche, WC, télé, frigo). Tout était a disposition pour passer un bon séjour.

Repas:

Les repas étaient bien équilibrés, en quantité suffisante avec une grande découverte de nouveaux goûts. Le seul regret était l’heure a laquelle était pris les repas (un peu trop tôt).

Formation:

La formation a connu un début très difficile (les 2 premiers jours) du a une mauvaise compréhension entre l’attente des stagiaires (FDF 1, FDF 2) et la formation proposée (COD 2).
Une partie du public du premier groupe ayant une pratique différente d’environ 15 à 20 ans a eu plus de difficultés à s’adapter à la méthode proposée, ce qui a diminué la qualité de la formation.

En ce qui concerne le 2ème groupe, celui-ci était plus attentif et perceptif sur la formation ce qui a permis de faire plus de pratique qui leur a montré de nouvelles
méthodes de travail (sécurité) qui ont été très apprécié autant pour nous (au niveau pédagogique) que pour eux.
Les outils pédagogiques étaient présents (Renault, BMC, vidéo projecteur, tableau blanc, salle de cour)
Le regret est qu’il aurait fallu 1 jour avant la formation pour connaître le terrain et les pistes à prendre.
Suite a la formation notre remarque est qu’il manque du matériel dans les véhicules (poulies élingues………..) et que certains organes notamment les treuils ne sont pas utilisés comme ils le devraient donc défectueux et dangereux (usure prématurée du câble et écrasement de certaines parties).

Les traducteurs:

Ce sont deux personnes qui ne connaissaient rien à la formation présentée et qui ont très bien su s’adapter aux thermes techniques autant en salle que sur le terrain. Ils ont su faire la traduction des cours en turc ce qui a permis de faire un CD aux stagiaires. Ils ont été très présents tout au long de la mission pour satisfaire toutes nos demandes autant en matière de formation que personnelle.
Il n’y a rien à dire en ceux qui les concernent mis a part des compliments.